RU3, réseau des utilisateurs de l'intelligence collective

10 mai 2003

«Dans vingt ans, les ordinateurs seront des milliards de fois plus intelligents que l'homme»

Telle est la prévision de Hugo de Garis, docteur en intelligence artificielle dont l'objectif est de construire un véritable cerveau artificiel.

Hugo de Garris explique en toute simplicité que la puissance de traitement du cerveau humain est de 10 puissance 16 flops, soit environ cent fois, seulement, la puissance actuelle des meilleurs ordinateurs. « Dans vingt ans, ceux-ci auront largement dépassé les capacités humaines en terme de puissance et de rapidité de calcul. (…) Il faudra bien que, un jour, on prenne au sérieux la perspective pour l'humanité de créer une nouvelle espèce potentiellement dominante, celle que j'appelle les "artilects" (…) capables de muter des millions de fois plus vite que nous »


« Ceux qui prétendent que le XXIe siècle sera celui ces biotechnologies, se trompent complètement. Biologie et physique vont se rapprocher et se mailler car la recherche s'y mène à la même échelle moléculaire. (…) La biologie ne fera qu'aider la physique à la supplanter à une échelle astronomique. »

Hugo de Garris utilise de nouvelles techniques de programmation qui permettent de construire un cerveau artificiel de plusieurs centaines de milliers de neurones à partir de simple PC. Il est rejoint sur ce terrain par Alain Cardon, qui tente depuis plusieurs années une approche innovante pour la construction d'une conscience artificielle.

La grande originalité d'Alain Cardon, qui lui vaut aussi une certaine incompréhension de ses pairs, est de s'appuyer sur le paradigme du vivant pour déterminer les processus complexes qui permettent l'émergence de la conscience. La solution est interprété dans le domaine du calculable informatique, notamment par l'emploi massif d'agents organisés en systèmes multi-agents.

Les approches avant-gardistes d'Hugo de Garis et d'Alain Cardon en matière d'intelligence artificielle nous conduisent à une conclusion toute simple : Ce n'est plus seulement l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs qui permettra aux machines d'atteindre une véritable conscience artificielle. Mais le dépassement d'un certain seuil de complexité.

Les nouvelles propriétés qui vont émerger du dépassement de ce seuil ressembleront-elles à de l'intelligence au sens ou nous l'entendons habituellement ?
Car est-il possible d'envisager une défintion de l'intelligence qui fonctionne sans certains caractères propres à la biologie de la vie ?
Comme la nécessité de s'alimenter, la nécessité de se reproduire, la nécessité enfin de ne pas mourir ? Autant de notions qui sous-entendent que la conscience artificielle ne se fera pas, dans l'immédiat, sans la conscience humaine !

Il nous appartient aujoud'hui de décider si nous souhaitons ou non devenir les outils de nos outils.
Notre espoir tient au fait que depuis l'origine, l'homme a toujours démontré sa remarquable capacité d'adaptation. L'intelligence artificielle promise, «des milliards de fois plus intelligente que l'homme» pourrait aussi devenir un formidable outil d'intelligence augmentée. Un moyen pour l'humain de penser au-delà de ses propres limites.Un moyen pour l'homme de dépasser enfin sa condition humaine.

A mon sens, cette prise de conscience collective, peut prendre naissance dès aujourd'hui à travers les réseaux d'intelligence collective.


* Interview de Pascale-Marie Deschamps dans le magazine Enjeux Les Echos, mai 2003.


Références :

Articles d'Automates Intelligents :
Starlab, premier constructeur de cerveau électronique

Interview d'Alain Cardon, le chercheur français qui tente de construire une machine consciente.

Interview de Wired (en anglais) : Hugo de Garis, le fabricant de cerveau.

Bibliographie :
Modéliser et concevoir une machine pensante, d'Alain Cardon, éditions Automates Intelligents, mars 2003.
Conscience artificielle et systèmes adaptatifs, d'Alain Cardon, éditions Eyrolles, 2000.

Les systèmes multi-agents, de J. Ferber, Inter Editions, 1995.

09 mai 2003

Récit d'une Mousse Paris* à trois autour d'une table ronde pour six

Mousse Paris est le rendez-vous des utilisateurs de CraoWiki inventé par Arnaud Fontaine et Christophe Ducamp pour que les vrais gens qui ne se connaissent que par réseau interposé, puissent se rencontrer pour de vrai.



Etaient présents :

Gilbert Cattoire (consultant offshore basé à Paris)

Noël Blotti (nodologue barbu)

Luc Legay (ex-radio-pirate)

Une rencontre qui prouve, si cela était nécessaire, que les groupes de 3 personnes communiquent plus facilement que ceux de 8 personnes (Cf : Mousse Paris du 25 avril 2003)

Noël Blotti, est l'un des plus obscurs participants de la communauté wikiste. En effet, sa religion (athéiste païen non-pratiquant) lui interdit de cliquer sur les boutons en forme de crayon.

Noël Blotti nous dévoile quelques-uns de ses centres d'intérêts (ceux dont on peut parler autour d'une table ronde pour six, lorsque l'on est trois)

Noël Blotti n'est pas un littéraire, aussi sa description de la nodologie se fait à grand renfort de gestes et de mouvements aériens. Les verres à pied vacillent à plusieurs reprises, mais grâce aux bons réflexes de Gilbert, assis à côté, la vaisselle est intacte (remarquez au passage que lorsque trois personnes sont assises autour d'une table ronde, chaque personne est voisine des deux autres, ce qui n'est possible qu'avec ce nombre !). Je m'égare. Bref, disons qu'un nodologue se passionne de nœuds, et c'est bien là tout le problème. Les Wikis sont trop plats pour y exposer des nœuds. Si quelques gestes suffisent pour faire un nœud, il faut en faire beaucoup pour les dénouer. Et en particulier les nœuds gordiens.
Lorsque Gilbert Cattoire et moi-même avons senti que nos délicats estomacs étaient eux-aussi sur le point de rejoindre la grande famille des nœuds dont Noël Blotti nous faisait l'inventaire, nous avons habillement rappelé l'ordre du jour à notre interlocuteur :

"Quels modèles économiques pour les communautés wikistes qui tournent sous PhpWiki 1.2.1 sur serveur Apache en Mandrake Linux ?"

Après un plat du jour frites, Gilbert Cattoire, qui ne tient plus, sort son Pentium 4 entre la poire (Belle Hélène) et le dessert. Gilbert Cattoire fait une démo spectaculaire du logiciel TheBrain, nous rappelant au passage, que le spécialiste de l'hyperlien (sorte de nœud plat) c'est bien lui.


TheBrain permet à toute personne en possession d'un cerveau (à condition que celui-ci soit composé d'au moins deux neurones), d'organiser ses idées-concepts dans un espace hyperelié. Gilbert Cattoire, qui utilise TheBrain depuis quatre ans, nous fait alors voyager dans son propre cerveau, de neurone en neurone (je confirme qu'il en possède plusieurs), de concept en concept.
Fort heureusement la tentative d'absorption de notre propre encéphale par Gilbert Cattoire échoue grâce à la présence d'esprit de la serveuse qui, ayant échappé au faisceau de radiations du Pentium, réussit à repousser la machine infernale avec des crèmes dessert.


Retour sur nos préoccupations fondamentales. Gilbert Cattoire rappelle qu'il donnera une conférence ce mois-ci à Vienne, pour parler de l'impact social des blogs.

A cette occasion, nous découvrons alors le dénominateur commun qui nous réunit. Nous partageons la même frustration, le même manque de repères visuels qui nous permettraient de voir, telle une carte du savoir, les connaissances qui sont potientiellement à notre disposition sur les réseaux.

Comment représenter les flux
et les mouvements dans les réseaux ?


Nous adoptons alors la devise de Gilbert Cattoire :

Somebody, somewhere must know...


Comment représenter ces mouvements, ces flux, qui permettent aux utilisateurs, non seulement de se déplacer dans l'information, dans les contenus, mais aussi d'aller, en fin de compte, à la rencontre d'autres utilisateurs ? D'aller vers celui qui détient la bonne information.

Quels sont les outils qui vont faciliter le partage de nos connaissances, si minimes soient-elles ? Les Wikis, oui, mais pas seulement (Tiens, WiKiwi.com n'est pas encore déposé, voilà qui est fait maintenant !).
Voici donc quelques ressources, rien que de la bonne, fournies par notre consultant international :

Tangent.cx - Pour construire automatiquement des liens sémantiques dans les pages web.

Logz.org - Blog en FlashGenerator, la version dynamique de l'application Web Flash, où les contributions non consultées subissent l'insupportable sort de l'effet palimpseste.

Tinderbox - Outil de gestion de contenu personnel

StorySpace - Outils d'écriture hypertexte.


Noël Blotti, lui, ne jure que par L'Eloge de la plante, de Francis Hallé.
Ouvrage remarquable, qui fait dire à Noël Blotti que plus il connaît les hommes, plus il aime les (belles) plantes !

Profitant de la dérive biologique de nos conversations, j'ai exposé à mes confrères le problème des rythmes chronobiologiques et chronopsychologiques perturbés par la persistance lumineuse des écrans d'ordinateurs. Dérèglement bien connu des accros d'ordinateurs et de communautées virtuelles. Victime, moi-même du syndrome, je conseille à Gilbert Cattoire d'éviter l'overdose de radiations cathodiques, grandes perturbatrices de la physiologie du sommeil.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Pour garder un minimum de crédibilité, je vais mettre en pratique immédiatement ces principes.
Bonsoir!