Pour Luc Steels l’intelligence artificielle est maintenant omniprésente dans notre environnement. Les algorithmes du moteur de recherche Google utilisent par exemple des techniques d’intelligence artificielle. Microsoft Word utilise aussi des algorithmes d’intelligence artificielle pour la correction grammaticale. Les jeux, comme les Sims, font également appel à l’IA, notamment aux systèmes multiagents (SMA). De même de nombreux sites et services web utilisent des techniques issues de l’intelligence artificielle.
Mais il ne faut surtout pas négliger l’attitude expérimentale : c’est en construisant des systèmes qu’on fera des progrès.
Il est impossible de programmer l’intelligence, car l’intelligence est tellement complexe qu’il n’est pas possible de la transcrire en lignes de code.
L’intelligence et la connaissance humaine ne sont pas transposables dans une machine. C’est plutôt la démarche de l’intelligence humaine, notamment à travers l’utilisation de systèmes autonomes et multiagents, qui est imitable. Il s’agit dès lors de savoir comment le langage peu émerger entre ces agents artificiels. C’est pourquoi nous devons travailler sur ces questions de l’émergence.
Luc Steels nous propose quelques pistes de réflexion pour le développement de l’IA :
L’intelligence artificielle doit nous aider a résoudre les problèmes liés à la complexité des gros systèmes et des réseaux. Notamment pour gérer la sécurité, la surinformation, ou encore la fiabilité de ces systèmes.
Comment vivre ensemble mais sans perdre la richesse de nos diversités culturelles ? Le web et ces outils peuvent nous aider dans ce sens. Et l’intelligence artificielle doit nous aider
Si nous continuons sur notre lancée, nous allons arriver à une catastrophe écologique : nous avons la mission, nous scientifiques, d’assumer nos responsabilités et proposer rapidement des solutions à ce problème majeur.
Luc Steels est chercheur en intelligence artificielle depuis 35 ans. Il est actuellement directeur du laboratoire Computer Science Lab (CSL) de Sony, à Paris.