Journée « cybercitoyens et démocratie locale » à Nantes

Je participe en ce moment à une journée « Cybercitoyens et démocratie locale » organisée à Nantes, par la région Pays de la Loire, l’Association des régions de France et la Fing.

Une douzaine de régions sont représentées aujourd’hui avec une majorité de participant élus locaux ou des chargés de mission régionaux.

On notera aussi la présence remarquée de blogueurs qui animent des blogs locaux, tels que Christophe Grébert (monPuteaux.com), Hubert Guillaud (le Romanais et rédacteur en chef d’internet Actu), et Sébastien Bailly (lerouennais.com)

Je suis intervenu ce matin pour parler des expériences menées par la presse quotidienne régionale qui tente de faire entrer les citoyens-lecteurs dans le débat, notamment à travers une mise en place généralisée de blogs dans les rédactions. Une occasion de faire un parallèle avec les mêmes questions que se posent les institutions publiques, les élus et les politiques.

Certains des participants, comme Yann Hélary, vice-président de la Région Pays de la Loire, se posent encore des questions sur la valeur des opinions émisent via les blogs ou les forums citoyens. Selon lui, l’opinion véhiculée par internet représente un danger potentiel pour les élus, et une remise en cause de la légitimité de leurs décisions. N’est-ce pas le chemin d’une remise en question du mandat des élus, pourtant acquis par le suffrage universel ?

On mesure le chemin qu’il reste à parcourir pour que le dialogue s’instaure entre citoyens et institutions !

La réponse de Christophe Grébert ne s’est pas faite attendre !

En savoir plus : Présentation de la journée « cybercitoyens et démocratie locale » sur le site de la Fing

Médias locaux en mal de participation

Le principal écueil dans la participation active des citoyens à la fabrication de l’information est essentiellement culturel.

Alain Moreau, initiateur de PaysDeChateaubriant.fr témoigne ici du manque de participation des utilisateurs de l’information locale. Les gens ont des difficultés pour passer du statut de lecteur à celui de producteur d’information.

« Ils préfèrent m’envoyer un mail pour me dire de passer l’information. (…) J’ai monté ce site pour apporter des services aux gens en les renseignant sur les horaires de cars de trains, les pharmacies de garde, les cinés. Nous sommes ici, au milieu de nulle part, en Pays de La Loire, à 6 kilomètres de la Bretagne, à cheval sur quatre/cinq départements. Le coté positif est qu’il y a possibilité de faire la nique à Ouest-France, car ici, pour être informés, les gens doivent acheter 4 éditions… »

Il n’est pas facile de remettre en question le rôle des producteurs de l’information et celui des destinataires. En effet, depuis l’invention de la presse écrite, que l’on peut symboliquement attribuer à Théophraste Renaudot, rédacteur de La Gazette (1631), rédacteurs et lecteurs ont toujours été conceptuellement séparés et considérés comme deux statuts distincts. Emetteur d’un coté, récepteur de l’autre, la théorie de l’information, de Claude Shannon et Waren Weaver (1948) a même porté cette séparation comme un axiome de départ non discutable.

S’il y a aujourd’hui quelque chose à retenir du succès, au moins sémantique, du Web 2.0, c’est la démocratisation de l’approche centrée utilisateur (user centric), qui remet à sa juste place, c’est-à-dire au centre, l’utilisateur final des services et des applications Web 2.0.
Pour tous les services qui proposent de l’information, cette approche centrée sur l’utilisateur conduit le plus souvent à considérer les différents statuts de producteur d’information et de consommateur d’information, comme étant des rôles possibles pour un seul et même individu, nommé « utilisateur ».

Le schéma classique : production -> canal de diffusion -> réception de l’information, qui séparait dans l’espace et le temps producteur d’un coté, et récepteur de l’autre, peut faire place aujourd’hui au schéma simplifié : utilisateur <-> communication. (voir le Miroir de communication, modèle énoncé en 2003 par le projet Ru3)

C’est pour aller dans le sens de cette simplication que nous lancerons prochainement NewsMe, un projet Web 2.0 qui ambitionne de replacer réellement l’utilisateur au centre de l’échange d’information.

Le Web 2.0 est-il déjà rentré dans l’entreprise ?

Philippe Nieuwbourg, journaliste indépendant et animateur de la communauté StrategieWeb20, présente la première conférence Web 2.0 consacrée à l’entreprise.

Les meilleurs extraits des principales présentations (non-exhaustif…) :

Quentin Sannie, fondateur de Mandragore et de lenouveauconsommateur.com

« Le nombre des cyberacheteurs augmente 4 fois plus vite que le nombre d’internautes. »

« Le volume des contenus produits par les amateurs dépasse le volume de ceux produits par les professionnels. »

Les questions des entreprises à la recherche de modèles économiques pour le Web 2.0 :

  1. Comment profiter des outils et des usages ; comment puis-je devenir un nouvel intermédiaire indispensable ?
  2. Comment émerger dans le net, comment conserver la préférence des utilisateurs et gagner la bataille de l’audience.
  3. Comment identifier les outils et les business modèles ; comment acquérir de l’expérience et maîtriser les investissement ?

Sébastien Simoni, directeur général de WebzineMaker, présente son générateur de blogs et sa plateforme de publication.

Dans la foulée, présentation de xFruits qui permet de composer en ligne son système d’information personnalisé. Pour xFruit, « le Rss est à la base du futur web.2.0 ».

Carlos Diaz (Group Reflect) présente BlueKiwi.
Et rappelle ici les principales caractéristiques du web 2.0 :

  1. Communautaire (Wikipedia, Flickr, LinkedIn)
  2. Approche info-acteur (Wikio, Agoravox, Bloglines)
  3. User centric (Netvibes, Writely, Goffice)
  4. Donne du sens au contenu (Technorati, Delicious, Googlemaps)

Ce qui a motivé le développement de BlueWiki : comment importer le web 2.0 dans l’entreprise. Chaque collaborateur a un savoir et une créativité unique. Mais pour exploiter ces richesses individuelles, il faut un outil qui permette de rendre visible ces idées, cette expérience.

Le cycle de la valeur de l'information

« Plus une information stratégique est ancienne, plus sa valeur décroît ». (ci-dessus)

Jean-Christophe Cimetière (Microsoft)
La position et les offres de Microsoft autour du Web 2.0
Quelques préceptes :

  1. Les usages changent (power to the user). les consommateurs deviennent acteurs (blogging, rating, wiki, partage vidéo)
  2. L’expérience utilisateur au coeur. Les interfaces sont plus dynamiques : Ajax, et RIA (rich internet application), les applications hors navigateur mais connectées via internet (GoogleEarth, Sype)
  3. Le web en tant que plate-forme programmable (www.programmableweb.com, une liste de mashups)
  4. Les modèles économiques évoluent…

Alain Lefebvre présente 6nergies.

« On entre dans une sphère d’hyper-visibilité »

Si l’on veut protéger son intimité, la bonne manière est de gérer son image extérieure, et de garder pour soi sa vie personnelle…

Yann Jaegle, directeur d’Aubay, présente ACube, un framework (une boite à outil) open source permettant de construire des applications web 2.0
Principe : Ajax permet d’afficher tout en une page, on charge tout le flux xml depuis la base de données, mais le client n’affiche que ce qui lui est utile. On peut, sans rafraîchissement de la page, afficher un détail ou une information filtrée selon les critères de l’utilisateur.

Emmanuel Levi-Valensi, directeur associé chez People In Action (éditeur, fabrique des applications et prestations de conseil). Spécialiste en conception d’interfaces riches centrées utilisateurs.
Se poser la question du « pourquoi » (concept, ce que l’on veux faire) avant celle du « comment » (quel framework, quelle technologie)
Pour commencer, constituer une équipe pluridisciplinaire. Ex. : un architecte, un designer, un développeur, un expert métier, un chef de projet.
Rôle du designer : rendre utilisable le produit.
L’utilisateur est au centre de la démarche, c’est-à-dire au centre de cette équipe.

Phases à suivre :

  1. Analyse des besoins
  2. Spécification du design
  3. Tests et implémentation.
  4. Livraison
  5. Retour utilisateur : ça marche ou pas.

Sur la première phase d’analyse des besoins (phase critique), pas la peine d’aller plus loin si on ne connaît pas les besoins.

  • Objectifs : connaitre les utlisateurs, leurs souhaits, leur niveau, leur comportement
  • Moyens : interview, études, observation, audit, analyse des taches
  • Livrables : document de vision (une ou deux pages efficaces), marketing, synthèse de projet, utilisateur type, scénarios d’utilisation, métrique et critères de succès.

Scénarios d’utilisation : on imagine différents profils d’utilisateurs (avec des besoins différents face à l’application)

« L’ergonomie c’est au début, le graphisme à la fin. »

Phasage : adopter le principe des 5 « S » (à traiter dans l’ordre suivant) : Stratégie, Scope, Squelette, Structure, Surface.
Plus d’infos : Productivity By Design
Merci pour tant de si bons conseils ! A chacun maintenant de les mettre en pratique.

Stratégie Web 2.0, conférence sur les applications professionnelles 2.0

Demain jeudi 22 juin au CNIT, Paris-La Défense, aura lieu la journée Stratégie Web 2.0 organisée par Philippe NIEUWBOURG, animateur de la communauté Strategie Web 2.0.

A moins que vous ne soyez resté coupé d’Internet depuis des mois, vous n’avez pas pu manquer cette tendance arrivée des Etats-Unis, appelée « Web 2.0 ».
Et même si cette appellation est, à l’origine, très connotée marketing, le Web 2.0 commence à faire son chemin dans le monde professionnel.

On retrouvera demain à cette occasion :

Christophe Ginisty, Directeur Général de PointBlog
Quentin Sannie, président-fondateur de Mandragore
Carlos Diaz, directeur général de blueKiwi
Sébastien Simoni, directeur général de WebzineMaker
Franck Dumesnil, auteur du livre « les podcasts »
Luc Mornat, gérant de ITSphere
Alexandre Schneider, PDG de Prelytis
Mathieu Isaia, directeur associé de People In Action
Serge Papo, directeur et co-fondateur de Nomination.fr
Yann Jaegle, directeur Aubay Systèmes d’Information
Alain Lefebvre, directeur de 6nergies.net
Jean-Christophe Cimetière, chef de produit Plate-forme & .NET chez Microsoft France

Inscriptions sur http://www.strategieweb20.com/