La fin de l’annuaire Google basé sur Dmoz ?

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Qui utilise encore aujourd’hui l’annuaire de Google, basé sur le travail de fourmis de 74.719 éditeurs bénévoles, et dont je fais très modestement parti ?

Et qui s’est aperçu depuis ces quinze derniers jours, qu’il est impossible de soumettre de nouveaux sites aux éditeurs ? Est-ce le signe avant coureur de la fin de cet annuaire, basé en réalité sur Dmoz, Open Directory Project, la plus importante base de données « construite par des humains » et utilisée non seulement par Google, mais aussi par ses concurrents, et notamment Yahoo Directory.

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Un problème technique qualifié de critique paralyse en effet la base de données qui référence plus de 4 millions d’adresses, et empêche toute intervention de la part des milliers d’éditeurs réduits pour le moment à échanger leur sentiment d’impuissance dans les forums internes. On y apprend, que la réparation prendra certainement encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines !

N’est-ce pas le signe précurseur de la fin de ce modèle basé sur la modération « humaine », et que rappelle le slogan du projet : « human do it better » ? Car pour connaître le problème personnellement, la mise à jour continuelle des centaines de milliers de nouveaux sites soumis chaque jour à l’appréciation des éditeurs, est une tâche sans fin, de plus en plus lourde, et finalement très peu valorisante.

Finalement, les robots qui indexent continuellement, et sans fatigue, le web, n’ont-ils pas eu raison des humains ?

Dmoz, édition francophone

Patrick Saint-Jean : 40 ans de recherche en intelligence artificielle

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A l’occasion des 50 ans de l’Intelligence Artificielle, rencontre avec Patrick Saint-Jean, une figure de la cybernétique et de la systémique, maître de conférence à l’École Normale supérieure de Cachan.

Ancien collaborateur de Iannis Xénakis, le travail de Patrick Saint-Jean a surtout été influencé par des personnalités remarquables telles que : Kevin Kelly, Louis Couffignal, Louis Lapicque, Norbert Wiener, Nicolas Schöffer, Henri Laborit, Von Bertalanffy, et Marvin Minsky.

Patrick Saint-Jean présente ici un système de représentation dynamique de concepts : le « Polyagogic cyberspace« . La démo est basée sur le sommaire d’un ouvrage de référence : Intelligence artificielle, de Stuart Russell et Peter Norvig.

Le nom de PolyAgogie a été donnée par Iannis Xenakis en 1976 au Système Informatique de Laboratoire Opérationnel pour la Composition Musicale et Visuelle (SILOCOMUVI) conçu par Patrick Saint-Jean. C’est dans les années 90 qu’il a conçu une nouvelle version plus cybernétique et systémique appelée PolyAgogic CyberSpace, en hommage à son regretté maître Xenakis, et présentée à la Cité des Sciences au Colloque ASTI 2001.

Plus d’informations sur les travaux de Patrick Saint-Jean :

Agogique : Nom proposé par H. Riemann pour désigner la doctrine du mouvement dans l’exécution musicale.

Bernard Girard : le succès de Google n’est pas exclusivement lié à sa technologie


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«…Mais aussi à son mode de management. » C’est la thèse que défend Bernard Girard, consultant en management, dans son dernier livre « Le modèle Google »(MM2 Editions).

Quatre exemples édifiants qui font la différence du management à la Google :

  • Google dépense 70 % de ses revenus en recherche et développement.
  • Google paie ses ingénieurs pour développer leurs projets personnels à hauteur de 20% de leur temps de travail.
  • Les équipes d’ingénieurs sont limitées à 5 ou 6 personnes, et n’ont ni cahier des charges, ni planning à respecter, pourvu que les projets ne dépassent pas quelques semaines.
  • Google ne paie aucun commercial pour gérer de la relation clients qui est totalement automatisée. Les tarifs des mots-clés AdSense sont en effet fixés de façon dynamique en fonction de l’offre et de la demande.

Pour confirmer la thèse de Bernard Girard, on lira avec intérêt Philipp Lenssen, grand observateur de Google, qui a publié deux documents internes qui donnent les grandes orientations de Google pour 2006 ainsi que les principaux objectifs réalisés fin septembre.

Extraits (via : Jean-Marie Leray)

  • Pour améliorer la productivité de ses ingénieurs, Google met à la disposition de ses personnels un outil universel de recherche « contenant toutes les informations classées publiques générées par toutes les recherches effectuées sur Google. »
  • (…) Google veut que ses outils soient installés sur tous les ordinateurs (du monde ?) et souhaite intensifier le déploiement de son Google Pack, notamment à destination des nouveaux internautes.

Voir l’interview de Bernard Girard réalisée par Jean-Michel Billaut « Connaissez-vous Girard ? »
Sur AdScriptum :Google : objectifs et orientations 2006
Sur Google Blogoscoped : Google’s Internal Company Goals

Sylvie Le Bars : organiser son information grâce au Web 2.0


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Dans la veine d’un Frédéric Cavazza, ou d’un Jean-François Ruiz, Sylvie Le Bars fait partie de ces personnes qui savent rendre intelligible le complexe.

Mais avec un avantage non négligeable sur ses confrères : celui de sa sensibilité féminine.
Dans la surabondance des services offerts par le Web 2.0, il n’est pas toujours facile en effet de sentir le bon filon. Rien de mieux croyez-moi que de se fier à l’intuition éclairée de Sylvie Le Bars.

Adresses des exemples cités dans l’extrait vidéo de la présentation :

Sylvie Le Bars blogue sur Arkandis
On en parle sur Globeing.net

Frédéric Soussin : un blog c’est la reconnaissance d’un territoire


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Comment impliquer les individus à défendre l’intérêt collectif ? Extraits d’un (dis)cours magistral de clarté et d’intelligence de Frédéric Soussin.

« L’erreur qui était fréquente avant, c’était de demander aux autres de changer. Mais on ne peut pas changer les autres. Et ce fut surement la plus grosse erreur des premières communautés. Car la collaboration n’est pas un objectif en soi.

Aujourd’hui la bonne stratégie c’est la défense de l’intérêt collectif.
Pour cela il est préférable de commencer par impliquer seulement cinq personnes, même dans une entreprise de 10 000 personnes.

L’effet de viralité part toujours de la base. Quelque soit l’environnement.

Il faut avoir comme objectif l’intérêt collectif et non pas la collaboration ou la création de communauté, car il peut y avoir des effets sectaires, des oppositions, des contradictions.

Les blogs permettent d’amorcer une démarche de coopération collective.
Pour défendre l’intérêt collectif il faut obtenir en retour de la reconnaissance. Il faut reconnaitre l’individu dans sa création.

A l’extrême, il est préférable de laisser faire seuls ceux qui contribuent mieux seuls ; mais que tout le monde en profite. Et tout le monde sait que c’est moi.

En somme le blog est peut-être l’outil fondamental pour l’entreprise.
Car le blog c’est la reconnaissance d’un territoire.

Sur Internet, en effet, le plus difficile est de savoir où l’on habite.
Il est important que les contributeurs du blog de l’entreprise signent leurs articles, et qu’ils s’engagent ainsi personnellement.

Assumer la paternité de sa production n’est pas un risque. C’est une façon d’exister.

Dans l’entreprise il faut donc attribuer des territoires aux individus. Si nécessaire, un blog égale une personne. Et rassembler sur un seul blog ceux qui se sentent en affinité.

En somme il faut pousser les individus à contribuer à la communication de leurs organisations en leur offrant des territoires dans lesquels ils se sentent pleinement valorisés.

Une logique de formation entre pairs convient bien à ce type d’organisation.
On affecte alors à chacun la responsabilité d’espaces de formations, de savoir faire et de bulles de compétences. On donne ainsi aux individus des objectifs de contribution à l’intérêt collectif.

L’intérêt final de toutes ces technologies de facilitation, est de pouvoir agréger les contributions au niveau supérieur, afin de constituer un véritable média qui puisse être vu par une collectivité bien plus large. Et d’offrir par la suite des vues métiers spécifiques, par exemple orientées sur la production ou sur le marketing.

On sauve ainsi l’intérêt collectif grâce aux contributions individuelles, et on enrichi collectivement le débat.

En somme, il faut satisfaire l’égo des individus pour qu’ils apportent leur pierre à l’édifice. »

Extraits, librement retranscrits par moi-même (Luc Legay), de l’intervention de Frédéric Soussin dans la MasterClass « Communautés 2006 » qui s’est déroulée dans le cadre des rencontres ICC’2006, à Paris, en partenariat avec l’Académie de l’efficacité collective et du travail collaboratif et en réseau, et animée par Richard Collin (ICCE).